
Le périphérique parisien a connu un tournant majeur avec la réduction de sa vitesse à 50 km/h et la mise en place d’une voie de covoiturage. Selon une étude de l’Apur publiée au printemps 2025, ces mesures ont entraîné une baisse de 14 % des accidents et de 27 % des embouteillages. Un modèle à suivre pour d’autres villes ?
Le périphérique parisien en mutation
Un axe emblématique de la circulation en Île-de-France
Avec plus de 1,3 million de trajets par jour, le boulevard périphérique est le cœur battant de la mobilité parisienne. Construit entre 1956 et 1973, cet anneau routier de 35 km concentre à lui seul une part importante du trafic de la capitale. Longtemps symbole de la voiture reine, il est désormais au centre des politiques de réduction de la pollution, de limitation de la vitesse, et de priorisation des mobilités partagées.
Des résultats mesurables selon l’Apur
Moins de trafic, plus de fluidité
D’après l’étude de l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) publiée en juin 2025, les nouvelles règles mises en œuvre entre octobre 2024 et avril 2025 ont produit des effets notables :
Indicateur | Comparaison printemps 2024 vs printemps 2025 |
---|---|
Volume de trafic | -5 % |
Nombre d’accidents corporels | -14 % |
Temps moyen passé dans les bouchons | -27 % |
Des mesures structurantes
Parmi les mesures phares :
- Vitesse maximale abaissée à 50 km/h depuis le 1er octobre 2024.
- Voie de covoiturage réservée aux véhicules avec au moins deux occupants, taxis et bus.
- Renforcement de la signalisation dynamique pour fluidifier les entrées et sorties.
Christophe Najdovski, une vision écologiste assumée
Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, est à l’origine de nombreuses politiques de transition urbaine. Depuis 2020, il est en charge de la végétalisation, biodiversité et condition animale, mais aussi président du Conseil d’administration de l’Apur.
Dans une déclaration à France Info en mars 2025, il affirme :
« Ce vote nous conforte dans la volonté de continuer à partager l’espace public en faveur des piétons. »
Il a également dirigé l’instauration de la journée sans voiture, milité pour la piétonnisation des berges de Seine et contribué au Plan Vélo de Paris.
Une réussite à relativiser
Des critiques sur la méthode
Si les chiffres sont flatteurs, plusieurs voix s’élèvent pour demander plus de transparence sur la méthodologie de l’étude. Les associations d’automobilistes pointent le biais potentiel d’une évaluation réalisée par une structure présidée par un élu engagé.
De plus, le taux de participation à la consultation citoyenne du 23 mars 2025, qui a validé la piétonnisation de 500 nouvelles rues, était de seulement 4,06 %.
Saviez-vous ?
65,96 % des votants ont approuvé la végétalisation et la piétonnisation de 500 rues lors de la votation citoyenne du 23 mars 2025 (Source : Ville de Paris).
Est-ce un modèle duplicable dans d’autres métropoles ?
Les autres villes peuvent-elles suivre l’exemple parisien ?
Les grandes agglomérations françaises (Lyon, Marseille, Toulouse…) observent avec intérêt l’expérience parisienne. Certaines initiatives émergent :
- Lyon teste une zone à trafic limité dans ses arrondissements centraux.
- Bordeaux réfléchit à l’instauration d’une voie de covoiturage sur la rocade.
- Toulouse a lancé une expérimentation de zone 30 sur des axes majeurs.
Ce que dit la sécurité routière
D’après les recommandations, les vitesse excessive et la distraction au volant sont deux des principales causes d’accidents. Une vitesse réduite, comme celle imposée sur le périphérique, augmente le temps de réaction et réduit la gravité des collisions et permet ainsi de prévenir les accidents de la route.
Bonne nouvelle… mais à surveiller
La baisse des accidents (-14 %) et des bouchons (-27 %) est un signal encourageant. Toutefois, pour que le modèle parisien soit reproduit ailleurs, il faudra s’assurer de :
- L’adhésion citoyenne réelle (via consultations mieux représentées)
- Une évaluation indépendante des résultats
- L’adaptation locale des mesures selon les spécificités de chaque ville
FAQ
Quelle est la vitesse maximale sur le périphérique parisien depuis octobre 2024 ?
La vitesse maximale est désormais limitée à 50 km/h sur l’ensemble du périphérique parisien.
Quels sont les effets de la voie de covoiturage à Paris ?
Selon l’Apur, la mise en place de la voie de covoiturage a contribué à une baisse de 5 % du trafic et de 27 % des bouchons.
Les mesures prises sur le périphérique peuvent-elles s’appliquer dans d’autres villes ?
Oui, certaines villes comme Lyon ou Bordeaux expérimentent des mesures similaires, mais leur efficacité dépendra du contexte local.