
Lorsqu’on est étudiant ou en colocation, souscrire une assurance habitation est une obligation légale dans la majorité des cas. Toutefois, les besoins spécifiques liés à ce type de logement temporaire ou partagé soulèvent des questions sur le type de contrat à choisir, les garanties à privilégier, et les responsabilités de chacun. Ce guide propose un état des lieux complet des obligations et des options disponibles, fondé exclusivement sur des sources officielles.
Sommaire
- L’obligation d’assurance habitation pour les étudiants et colocataires
- Les types de contrats d’assurance habitation adaptés
- Quelles garanties prévoir dans une colocation ou un logement étudiant ?
- Assurance en colocation : contrat unique ou individuel ?
- Cas particulier des logements CROUS ou résidences étudiantes
- Conditions, tarifs et démarches à connaître
- Qui est responsable en cas de sinistre ?
- FAQ
L’obligation d’assurance habitation pour les étudiants et colocataires
Conformément à l’article 7 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, tout locataire d’un logement non meublé est tenu de justifier d’une assurance couvrant les risques locatifs (incendie, dégât des eaux, explosion). Cette obligation s’applique également aux étudiants locataires, quel que soit leur statut.
Dans le cas des logements meublés, l’assurance habitation n’est pas légalement obligatoire, mais elle est fortement recommandée, notamment pour couvrir la responsabilité civile. De plus, de nombreux bailleurs exigent contractuellement une attestation d’assurance, même pour les logements meublés.
Les types de contrats d’assurance habitation adaptés
Deux formats de contrats sont couramment proposés aux étudiants ou colocataires :
- Contrat d’assurance habitation classique : il s’agit d’un contrat multirisque habitation (MRH), incluant au minimum la garantie des risques locatifs, la responsabilité civile et souvent des garanties complémentaires (vol, bris de glace, etc.).
- Contrat spécifique étudiant : certains assureurs proposent des formules simplifiées avec des garanties adaptées à la vie étudiante. Ces contrats restent soumis aux mêmes obligations légales, mais peuvent offrir une tarification plus accessible ou des options flexibles.
Le choix dépend du type de logement, du nombre de personnes assurées et des biens à couvrir.
Quelles garanties prévoir dans une colocation ou un logement étudiant ?
Le socle minimal est la garantie des risques locatifs, exigée par la loi. Toutefois, certaines garanties complémentaires sont fortement conseillées, notamment :
- Responsabilité civile personnelle : couvre les dommages causés à autrui dans la vie quotidienne.
- Vol et vandalisme : utile dans les logements étudiants, souvent exposés à des risques accrus.
- Dégâts des eaux et incendie : essentiels pour protéger ses biens personnels.
- Protection juridique : en cas de litige avec le bailleur ou un colocataire.
Ces garanties ne sont pas obligatoires, mais elles peuvent être exigées par le bailleur dans le contrat de location.
Assurance en colocation : contrat unique ou individuel ?
En colocation, deux options sont possibles selon l’organisation :
- Contrat unique pour tous les colocataires : un seul contrat est souscrit au nom de l’ensemble des colocataires. Tous les noms doivent figurer sur le contrat pour garantir une couverture adéquate.
- Contrats individuels : chaque colocataire souscrit un contrat personnel couvrant sa propre responsabilité civile et ses biens.
La première formule est plus simple en termes de gestion, mais elle implique une coordination entre les colocataires. La seconde offre plus d’autonomie, mais peut générer des doublons ou des lacunes de couverture.
Cas particulier des logements CROUS ou résidences étudiantes
Les résidences universitaires gérées par le CROUS exigent généralement une attestation d’assurance lors de l’entrée dans les lieux. Cette assurance doit couvrir les risques locatifs et la responsabilité civile.
Les conditions sont précisées dans les règlements intérieurs des résidences. Le CROUS ne fournit pas d’assurance. Chaque étudiant doit donc souscrire un contrat individuel, même en cas de logement meublé.
Conditions, tarifs et démarches à connaître
Le coût d’une assurance habitation pour étudiant ou colocataire dépend de plusieurs facteurs :
- Surface et nature du logement
- Valeur des biens à assurer
- Localisation géographique
- Nombre de personnes assurées
Selon l’INSEE, le loyer moyen d’un étudiant en France se situe autour de 400 € par mois (hors Île-de-France). À titre indicatif, une assurance habitation étudiant standard coûte entre 30 € et 100 € par an (Hypothèse, les tarifs précis variant selon les assureurs).
La souscription nécessite généralement les documents suivants :
- Copie du contrat de location
- Informations sur le logement (surface, étage, équipements)
- Identité des assurés
Qui est responsable en cas de sinistre ?
En cas de sinistre (incendie, dégât des eaux), la responsabilité dépend des circonstances et du type d’assurance souscrite.
- Si un seul contrat couvre tous les colocataires, la responsabilité est collective sauf disposition contraire.
- En cas de contrats individuels, chacun est responsable des dommages qu’il cause personnellement.
- La responsabilité civile couvre les dommages causés à autrui (voisins, invités, etc.).
Le bailleur peut engager la responsabilité de l’ensemble des colocataires si les dommages concernent le logement loué. Une bonne coordination entre colocataires et une couverture adaptée sont donc essentielles.
FAQ
L’assurance habitation est-elle obligatoire pour un logement meublé ?
Non, mais elle est fortement recommandée. Certains bailleurs l’exigent contractuellement, même si la loi ne l’impose pas.
Peut-on partager une seule assurance habitation entre colocataires ?
Oui, à condition que tous les colocataires soient nommés dans le contrat. Cela permet une couverture globale et cohérente.
Un étudiant logé chez un particulier doit-il souscrire une assurance ?
Oui, s’il est locataire, même partiellement. Il doit au minimum être couvert en responsabilité civile.
Que couvre la garantie « risques locatifs » ?
Elle couvre les dommages causés au logement par incendie, explosion ou dégât des eaux. C’est la garantie minimale exigée par la loi.
Une assurance étudiante couvre-t-elle les biens personnels ?
Uniquement si une garantie « contenu mobilier » ou « vol » est incluse dans le contrat. Il convient de vérifier les conditions générales.
Quels sont les recours en cas de sinistre causé par un colocataire non assuré ?
Le colocataire responsable peut être poursuivi personnellement. L’assurance des autres occupants ne couvre pas les actes d’un tiers non assuré.
Peut-on résilier une assurance habitation en cours d’année ?
Oui, après la première année, à tout moment, conformément à l’article L113-15-2 du Code des assurances.


